« Rano Madagasikara » : améliorer la résilience des communautés du sous bassin-versant de l’Ikopa face à la dégradation des ressources en eau potable et des terres cultivables en période cyclonique (collaboration INSTN Madagascar- INRS Canada).

Chaque personne a droit à l’eau potable autant en quantité qu’en qualité.

Les inondations provoquées par le passage des cyclones, augmentent significativement le risque de dégradation des eaux de puits ou des eaux de surface, présentant ainsi un danger pour la santé humaine et animale. Les crues et les inondations favorisent en effet la contamination et la pollution de l’eau et cela peut être source de maladies gastriques diverses. Tous les moyens d’améliorer l’accès à l’eau potable sont susceptibles d’apporter des solutions pour la sécurité sanitaire de la population. « L’eau d’inondation peut solubiliser les contaminants à la surface du sol, et les transporter vers les cours d’eau, ou les infiltrer dans le sol jusqu’à atteindre la nappe phréatique. » affirme un des chercheurs de l’INSTN-Madagascar.

Le projet Rano Madagasikara consiste à évaluer la vulnérabilité des eaux souterraines et de surface du sous bassin-versant de la rivière Ikopa (région rurale du haut-plateau de Madagascar), et à suggérer des solutions pour améliorer l’accès de la population à une eau sécurisée, et préserver les terres cultivables environnantes contre l’érosion, particulièrement en temps d’inondation.

INRS Canada et INSTN-Madagascar : une coopération bilatérale exemplaire win-win

Dans le cadre du Programme de Coopération Climatique Internationale (PCCI), le projet Rano Madagasikara a pu être mis en œuvre à travers la collaboration entre l’Institut national de la recherche scientifique (INRS Canada) et l’Institut National des Sciences et Techniques Nucléaires (INSTN Madagascar).

Plusieurs étapes ont été programmées et accomplies pour atteindre l’objectif principal du projet. Que ce soit en terme de partage et discussions, d’études et de recherches, les équipes concernés n’ont pas hésité à mettre tout leur savoir-faire et expertise depuis l’élaboration jusqu’à la restitution des résultats de recherche du projet.

Pour les travaux sur le terrain, notamment les différentes évaluations (vulnérabilité des puits d’approvisionnement en eau souterraine à la contamination, quantification de l’érosion des sols et évolution de la contamination des cours d’eau), cela a nécessité une durée d’environ trois ans. Par ailleurs, des méthodologies adéquates et complémentaires, telles que la télédétection, la géochimie et le traçage isotopique ont été mis en œuvre conjointement par l’INRS Canada et l’INSTN-Madagascar.

Des ateliers de transfert de connaissances et d’expertises ont été organisés afin de transmettre et vulgariser les résultats de recherches à la population et aux collectivités décentralisées.

Durant la semaine du 05 Février 2024, des experts de l’INRS Canada sont venus à Madagascar pour constater de visu les travaux de terrains réalisés par les chercheurs de l’INSTN Madagascar. A part les visites de terrains autant pour le volet « eau » (Ambohitrimanjaka et Ambohimanambola) que pour le volet « sol » ( Sambaina), des formations en salle destinées aux étudiants se sont également déroulées à l’INSTN-Madagascar pour la manipulation du logiciel R-Studio dans le traitement des données et aussi l’utilisation de la télédétection. Des doctorants de l’INSTN-Madagascar encadrés par des Chercheurs spécialisés de l’INRS ont fait part de leurs expériences acquises dans le domaine.

Un atelier de transfert d’expertise s’est également tenu à l’Hôtel Le Pavé Antaninarenina le jeudi 8 Février 2024 sous le patronage de Monsieur le Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique et le parrainage de Monsieur le Ministre de l’Eau, de l’Assainissement et de l’Hygiène. Des représentants de chaque commune ou village bordant le fleuve d’Ikopa ont été invités à cet atelier. L’ouverture officielle a été proclamée par le Directeur Général de la Recherche Scientifique, Représentant du Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique. « La Recherche, levier du développement…l’INSTN Madagascar ne se contente pas seulement de publier…, mais il fait part de ses résultats de recherche à toutes les personnalités, notables et riverains concernés… » a-t-il affirmé dans son discours. La représentante du Ministre de l’Eau, de l’Assainissement et de l’Hygiène qui est le Secrétaire Général dudit ministère a également évoqué l’importance de cet évènement pour le développement socio-économique du pays.

Les présentations des résultats de recherche du volet « sol » ainsi que du volet « eau » ont figurées dans le programme. Des séances de questions-réponses ainsi que des échanges et témoignages par rapport aux inondations et à la perte des terres cultivables ont également animées l’atelier. A part cela, l’APIPA a également présenté les réalités et contraintes diverses relatives aux inondations à Antananarivo. A son tour, à titre de partage d’expérience, Madame le Professeur Geneviève BORDELEAU de l’INSRS a présenté les impacts des inondations sur la qualité de l’eau potable en région rurale au Canada. Concernant les méthodes et techniques, un expert du Canada, Pr Saied HOMAYOUNI, a effectué une présentation de la technique de télédétection et un chercheur de l’INSTN a présenté les techniques nucléaires utilisées dans le cadre de l’érosion des sols.

La journée a été riche en informations, et l’objectif a été atteint car chaque maire ou chaque Chef fokontany présent a pu étaler et partager leurs expériences dans leur communauté et profiter des conseils et directives fournis par les chercheurs et experts des deux instituts, à la lumière des résultats de recherche du projet.

L’INRS a, en outre, offert un bon d’achat à dix « Chefs fokontany » par le biais d’un tirage au sort afin de les soutenir et les motiver. Durant la séance de restitution, l’INRS Canada a également offert des livres et ouvrages à l’INSTN-Madagascar.

L'evenement en photo

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